Le privĂ© en santĂ© Ă©tait sur toutes les lĂšvres durant la campagne Ă©lectorale mais lâon serait bien en peine de se faire une idĂ©e juste sur le sujet tant les opinions divergent. François Legault disait vouloir accĂ©lĂ©rer la migration des services de premiĂšre ligne vers les groupes de mĂ©decine familiale (GMF) et faire davantage de place aux cliniques privĂ©es dans les soins spĂ©cialisĂ©s; Dominique Anglade souhaitait un « grand rattrapage en matiĂšre de chirurgies grĂące Ă des ententes avec le privĂ© »; Eric Duhaime remettait carrĂ©ment en question le principe fondamental dâĂ©tanchĂ©itĂ© public-privĂ©; quant Ă Gabriel Nadeau-Dubois, il avançait de maniĂšre laconique que « le privĂ© en santĂ©, si ça marchait, on le saurait ».
Mardi dernier, le ministre des Finances du QuĂ©bec a dĂ©posĂ© son dernier budget avant la prochaine campagne Ă©lectorale. Nous y apprenons que, malgrĂ© la pandĂ©mie et le choc budgĂ©taire quâelle provoqua, les finances de lâĂtat demeurent bonnes.
Câest Ă cette idĂ©e reçue dĂ©cidĂ©ment tenace que sâattaquait Louise Boivin, professeure au DĂ©partement de relations industrielles Ă lâUniversitĂ© du QuĂ©bec en Outaouais (UQO) dans le cadre de la deuxiĂšme Ă©dition du Carrefour des idĂ©es, Comprendre pour choisir.
Ă dĂ©faut de pouvoir se rĂ©fĂ©rer Ă des articles dĂ©diĂ©s Ă ces questions dans les conventions collectives, les expert·e·s en relations de travail de lâAPTS se sont penché·e·s sur lâapplication des conditions de travail existantes au contexte du tĂ©lĂ©travail et ont examinĂ© la jurisprudence pour rĂ©pondre Ă vos questions.
Nous poursuivons notre revue de vos conditions de travail appliquĂ©es au contexte du tĂ©lĂ©travail en abordant deux questions sensibles : la surveillance de lâemployeur et la propriĂ©tĂ© de lâĂ©quipement informatique.
Peu frĂ©quent dans le rĂ©seau de la santĂ© et des services sociaux, le tĂ©lĂ©travail est devenu subitement, avec les bouleversements dĂ©coulant de la pandĂ©mie, un mode rĂ©pandu dâorganisation du travail et, consĂ©quemment, un sujet dâanalyse et dâintervention pour les syndicats ainsi que de prĂ©occupations pour leurs membres. Bleu APTS en fait lâexamen en quatre articles. Voici le premier.
Lâattribution sĂ©lective des primes COVID est venue souligner le manque de reconnaissance Ă lâendroit du personnel professionnel et technique. Comme sâil y avait deux catĂ©gories dâemplois aux yeux du gouvernement, le personnel infirmier, les prĂ©posé·e·s aux bĂ©nĂ©ficiaires et le personnel dâentretien mĂ©nager dâun cĂŽté⊠et les autres.
Depuis le dĂ©but de 2020, le gouvernement Legault n’a fait aucune concession Ă la table de nĂ©gociation. Il sâen tient Ă des positions qui reprĂ©sentent une dĂ©tĂ©rioration des conditions de travail des membres de lâAPTS, au risque de favoriser lâexode du personnel vers le secteur privĂ© et de fragiliser encore plus le rĂ©seau public. Quây a-t-il derriĂšre cette (mauvaise) stratĂ©gie du gouvernement?
Une rĂ©forme du rĂ©gime quĂ©bĂ©cois de santĂ© et de sĂ©curitĂ© du travail est attendue depuis 40 ans. LâAPTS avait donc des attentes Ă©levĂ©es auxquelles nâa pas rĂ©pondu le projet de loi no 59. Dans un mĂ©moire, elle indique clairement au ministre Jean Boulet quels changements y apporter pour rĂ©ussir la modernisation du rĂ©gime.
La pandĂ©mie a obligĂ© les employeurs du rĂ©seau Ă rĂ©organiser rapidement le milieu de travail pour rĂ©pondre aux recommandations de lâInstitut national de santĂ© publique du QuĂ©bec (INSPQ). Câest ainsi que le tĂ©lĂ©travail est devenu une solution pour libĂ©rer les espaces de travail ou pour protĂ©ger la santĂ© des femmes enceintes et des personnes immunodĂ©primĂ©es ou atteintes de maladies chroniques.