Les hygiénistes dentaires bien en selle pour assumer leur rôle préventif

Les hygiénistes dentaires bien en selle pour assumer leur rôle préventif

La ministre McCann déposait le 5 juin dernier le projet de loi no 29, qui prévoit plus d’autonomie pour les hygiénistes dentaires. Des consultations auront sans doute lieu l’automne prochain. Après des années de représentations en faveur de l’autonomie de ces spécialistes de la prévention, l’APTS s’en réjouit.

Si elles sont adoptées, ces modifications législatives auront pour effet de rendre les soins préventifs significativement plus accessibles, au bénéfice des groupes vulnérables comme les enfants, les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite. Le projet de loi no 29 vient en effet bonifier le programme de soins buccodentaires pour les aîné·e·s résidant dans les CHSLD, lancé par la ministre Marguerite Blais en février dernier. Rappelons que ce programme introduisait les hygiénistes dentaires dans les CHSLD à titre de personne-ressource au sein des équipes de soins. Il leur permettait aussi, sous la supervision des dentistes, de prodiguer des soins buccodentaires préventifs périodiques aux résident·e·s. Le nouveau projet de loi simplifie ces éléments en rendant les hygiénistes dentaires en grande partie autonomes pour dispenser ce type de soins. Même l’Ordre des dentistes du Québec (ODQ) a salué cet avancement.

L’APTS a toujours défendu la pertinence d’accroître l’autonomie des hygiénistes dentaires. Elle déposait en février 2014 un avis sur la modernisation du cadre réglementaire actuel, dans le cadre des travaux d’un comité de l’ODQ sur l’accès aux soins buccodentaires. L’Office des professions du Québec, alors engagé dans une réflexion sur la modernisation de la pratique buccodentaire, ainsi que le ministère de la Santé et des Services sociaux ont aussi reçu copie de nos recommandations.

L’APTS appuyait sans réserve les recommandations formulées par l’Ordre des hygiénistes dentaires du Québec (OHDQ) visant l’accroissement de l’autonomie des hygiénistes dentaires. Nous recommandions de reconnaître le travail réellement effectué par les hygiénistes dentaires en leur réservant une série d’actes en matière de soins préventifs non invasifs. Ainsi, l’hygiéniste dentaire devrait pouvoir évaluer l’état de santé buccodentaire d’une personne et établir un plan de traitement préventif. Nous demandions également qu’elles puissent administrer certaines substances pouvant soulager les personnes souffrantes par le biais d’une ordonnance collective. Ordre et syndicat réclamaient d’une même voix qu’on leur permette, dans un contexte d’interdisciplinarité, d’exercer pleinement leur rôle préventif auprès de la population.

Spécialistes de la prévention par leur formation, les hygiénistes dentaires sont tout à fait en mesure d’assurer l’évaluation, la détermination et la réalisation du plan de traitement préventif.


Les leur confier permettra de faire des gains d’efficience et d’efficacité au bénéfice des populations visées.

La ministre semble l’avoir compris, puisqu’elle a manifestement jugé qu’il était grand temps de faire aboutir les travaux de révision des lois en santé buccodentaire entamés il y a 20 ans. En octobre 2017, l’Office des professions du Québec a soumis au ministère de la Justice sa définition des champs de pratique et des activités à réserver pour les professions reliées exclusivement au domaine buccodentaire, incluant celle d’hygiéniste dentaire. L’étape suivante consistait à légiférer. Nous y sommes.

Dans son avis de 2014, l’APTS a démontré tous les gains associés à un accroissement de l’autonomie des hygiénistes dentaires, tant pour les enfants que pour les personnes âgées. Toutes les garanties nécessaires en termes de protection du public et de formation étant réunies, il y a lieu d’espérer que les hygiénistes dentaires puissent bientôt être en mesure de contribuer à la mesure de leurs compétences aux efforts de prévention auprès des populations vulnérables.

Rédaction Chantal Mantha | Collaboration Julie Desrosiers | 27 juin 2019