Unité interdisciplinaire inédite au CHUM

Unité interdisciplinaire inédite au CHUM

L’ensemble du personnel du Service de médecine et de psychiatrie des toxicomanies du CHUM bénéficiera désormais de cinq jours de congé mobile et de la prime d’inconvénients en psychiatrie.

Pascale Desaulniers, travailleuse sociale au CHUM

18 décembre 2018 | En 2009, le CHUM a développé une unité innovatrice en vue de traiter, de façon intégrée et simultanée, les personnes ayant un trouble de santé mentale ainsi qu’un problème de toxicomanie (comorbidité). Œuvrant en interdisciplinarité à l’intérieur de l’unité et en clinique externe de psychiatrie, les membres du personnel ne bénéficiaient pas tous et toutes des mêmes conditions, bien qu’ayant fait le même choix de travailler dans ce milieu auprès de personnes très vulnérables. L’APTS a fait valoir que tout le personnel qui travaille dans les départements psychiatriques était exposé à des inconvénients particuliers.

Il aura fallu près de dix ans de représentations, renforcées par le dépôt de griefs au cours cinq dernières années, pour y parvenir mais c’est désormais chose faite : le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a dûment reconnu cette unité de soins spécialisés.

Si le CHUM avait aménagé l’unité pour répondre aux critères exigés pour les unités psychiatriques et entamé des démarches pour la faire reconnaître comme telle, le MSSS y a finalement consenti sur la base de griefs déposés par le service de relations de travail de l’APTS. Et le syndicat est très fier de cette reconnaissance qui permet notamment à ses membres de toucher la prime de psychiatrie.

« Déterminée à aller jusqu’au bout, notre équipe a bénéficié d’un encadrement syndical soutenu, se rappelle Pascale Desaulniers, travailleuse sociale au CHUM depuis huit ans et membre de l’exécutif local APTS. L’avocate chargée de notre dossier a bien saisi les particularités de notre travail et les enjeux complexes avec lesquels nous devons composer. »

Les membres de l’APTS qui étaient lésé·e·s voient leurs droits rétablis par cette décision. Cette reconnaissance est rétroactive à septembre 2013. Les personnes de l’équipe qui œuvrent en travail social depuis ce moment ont été compensées en temps et en argent.

Une expertise unique

Sept médecins spécialisé·e·s en dépendance, quatre psychiatres, six professionnel·le·s en travail social et trois en ergothérapie, près d’une trentaine d’infirmières, six préposé·e·s, trois agentes administratives ainsi que plusieurs résident·e·s et stagiaires : c’est toute une équipe qui forme cette unité unique en son genre, offrant un accès exceptionnel, par plusieurs entrées, à des services spécialement conçus pour répondre aux besoins de ces cas de comorbidité. Ils s’adressent autant à l’itinérant alcoolique judiciarisé qu’à la personne bien nantie souffrant d’un trouble anxieux qui prend trop de pilules.

Les objectifs sont multiples : stabiliser les problèmes de santé mentale, assurer les sevrages, soutenir les efforts de diminution de consommation d’alcool ou d’opiacées, améliorer les habitudes de vie…


« Les membres de notre équipe sont des gens passionnés, lance fièrement Pascale Desaulniers. Ce qu’il faut pour en faire partie? Un bon esprit d’équipe, de l’empathie et du dévouement, de la créativité aussi pour trouver des solutions là où la situation apparaît à première vue sans issue. Nous prônons une approche motivationnelle, basée sur le respect du libre arbitre de la personne. On peut l’aider mais, ultimement, c’est elle qui va s’en sortir. »

L’unité contribue au rayonnement du Centre d’expertise et de collaboration en comorbidité du Réseau universitaire intégré en santé (RUIS) de l’Université de Montréal.

Rédaction Chantal Mantha | Collaboration Maxime Charbonneau et Guillaume Desrochers | photo Jean-Pierre Gariépy | 18 décembre 2018