Édito

Un premier geste concret, convenu de façon paritaire

Un premier geste concret, convenu de façon paritaire

Ce n’est pas tous les jours qu’une unité de l’APTS et la direction d’un centre intégré signent conjointement un communiqué. Mettant de côté leurs différends, elles ont répondu à l’urgence de renforcer la barrière de protection autour des jeunes en difficulté.

C’est ainsi que le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui couvre tous les centres jeunesse de Montréal, et l’exécutif local de l’APTS dans cet établissement ont convenu d’une entente sur la titularisation et le rehaussement de plusieurs postes présentement en remplacement à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et à celle du programme jeunesse.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous devons nous réjouir de cette (rare) annonce conjointe.

D’abord, parce que l’employeur et le syndicat, animés par la même volonté de trouver des solutions, ont travaillé ensemble pour arriver à cette entente. Cette dernière vient ainsi détromper les critiques qui aiment projeter des syndicats l’image d’une force corporatiste opposée à tout changement.

Ensuite, parce qu’il y aura bel et bien un recrutement à l’externe pour soutenir les intervenant·e·s sur le terrain. La directrice de la DPJ du CIUSSS, Assunta Gallo, promet 50 nouveaux postes.

Ces renforts signifient un investissement majeur de la part du CIUSSS, en espérant que cet exemple incitera les autres centres intégrés et le gouvernement à délier les cordons de la bourse.


Enfin, parce qu’on sent que le CIUSSS est conscient qu’il faudra poser d’autres gestes, en réadaptation entre autres, qu’il faudra valoriser le personnel pour le retenir malgré la difficulté de la tâche et qu’il faudra, au-delà de cette initiative paritaire, établir un canal de communication qui va perdurer.

Ce n’est qu’une première étape. À travers le Québec, les employeurs du réseau, à commencer par le gouvernement, ont à relever un colossal défi d’attraction et de rétention d’une main-d’œuvre qualifiée. Ils ont besoin, pour ce faire, de poursuivre les discussions avec l’APTS, qui représente la quasi-totalité de ce précieux personnel dont ils ont tant besoin pour concrétiser l’engagement récemment réitéré de prendre bien soin des enfants du Québec.

PAR CAROLLE DUBÉ | 5 juin 2019

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