Mobilisation historique pour la planète

Mobilisation historique pour la planète

Une foule impressionnante de 500 000 personnes jeunes et moins jeunes, un record historique au Québec, a envahi les rues du centre de Montréal, le vendredi 27 septembre, pour rappeler l’urgence d’agir : la lutte aux changements climatiques doit être une priorité absolue. Elle accompagnait Greta Thunberg, la jeune Suédoise à l’origine de ce vaste mouvement planétaire.

Interpellée elle aussi par l’urgence d’agir, l’APTS a constitué en juillet dernier le collectif La Planète s’invite au travail avec huit autres grandes organisations syndicales. Il était donc tout naturel pour elle d’inviter ses membres à participer à la mobilisation générale déployée non seulement à Montréal, mais aussi à Québec, Gatineau, Sherbrooke, Joliette, Trois-Rivières, Rimouski et ailleurs au Québec.

Les gestes posés pour l’environnement pouvaient prendre plusieurs formes : adoption d’une revendication, lecture d’une déclaration, activités de sensibilisation, conférences, etc. Dans tous les cas, ils exhortaient les milieux de travail à faire des choix pour la planète et à réduire leur empreinte écologique.

L’objectif du collectif intersyndical, qui regroupe plus de 125000 travailleuses et travailleurs au Québec, est d’amener les décideur·euse·s à prendre la mesure de la gravité de la situation et de l’adhésion populaire au message de l’urgence climatique.


On sait à quel point la jeunesse a fait siennes les revendications pour une action urgente visant à freiner les changements climatiques. L’importance de cette journée a été largement reconnue. À titre d’exemple, la Commission scolaire de Montréal a choisi de décréter une journée pédagogique pour permettre aux élèves de participer aux activités. Des dizaines d’institutions et d’entreprises québécoises ont permis à leurs employé·e·s de quitter les lieux de travail pour se joindre au mouvement.

Si les jeunes environnementalistes du Québec ont choisi le 27 septembre, ailleurs dans le monde la grande grève pour le climat avait débuté une semaine plus tôt, soit le 20 septembre. Les images de foules monstres dans les rues des grandes villes rapportées par les médias ont certainement contribué à créer l’engouement chez nous, la présence de la jeune environnementaliste qui s’est adressée à la foule à la fin de la journée également. Son discours fut le clou de la manifestation.

Les changements climatiques au cœur de notre travail

L’adhésion à ce collectif et la participation au rassemblement du 27 septembre ne sont pas des initiatives isolées ou ponctuelles de l’organisation. Elles répondent à une préoccupation de l’APTS depuis l’adoption d’une politique de développement durable en 2011 et s’inscrivent dans la réflexion en cours sur l’élaboration d’une nouvelle plateforme politique pour guider notre action syndicale. Le congrès de novembre prochain sera d’ailleurs l’occasion d’en discuter.

Le collectif La Planète s’invite au travail compte aussi poursuivre son travail auprès des gouvernements du Québec et d’Ottawa pour qu’ils mettent en place un plan d’action pour arrêter progressivement l’utilisation des combustibles fossiles et pour réduire rapidement de 45 %nos émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030.

 

Bien sûr, il faudra aussi que nos dirigeant·e·s prévoient des mesures pour assurer une transition juste, qui respecte les personnes et les populations les plus vulnérables, afin d’offrir un accompagnement des travailleur·euse·s, entreprises et collectivités affecté·e·s par la transition énergétique et économique que ces changements majeurs engendreront.

Les changements climatiques affectent directement la santé et le bien-être de la population, et par conséquent le travail des membres de l’APTS

Les épisodes météorologiques extrêmes, la transformation des écosystèmes, les inondations, l’érosion, etc. bouleversent la vie des gens et nécessitent un effort important d’adaptation. La détérioration de la qualité de l’air, de l’état des cours d’eau ou les problèmes de gestion des déchets et des résidus toxiques dans les aliments sont autant d’exemples du lien indissociable entre santé et environnement. Dans le monde comme chez nous, on observe que les groupes plus vulnérables en souffriront davantage, disposant de moins de ressources pour y faire face. La santé publique est interpellée au premier chef, alors que ce secteur d’activité a été particulièrement désinvesti au Québec au cours des dernières années. On estime à 20 000 le nombre de décès supplémentaires qui seront dus à la crise climatique d’ici 2065 au Québec.

Tout concourt à accroître la pression sur le système de santé et de services sociaux. En tant que professionnel·le·s et technicien·ne·s, si nous avons à traiter les conséquences des changements climatiques, nous avons aussi, comme syndicat, à contribuer à en réduire les causes.

D’une part, en agissant sur le terrain en proposant à nos collègues comme aux institutions l’adoption de gestes concrets pour réduire notre empreinte écologique.

D’autre part, en intervenant auprès des pouvoirs politiques et économiques pour réclamer une transition vers des énergies propres et renouvelables. Présente dans toutes les régions du Québec, notre organisation a désormais un poids et une voix qu’elle se doit d’utiliser pour exercer une influence positive aux plans local, régional et national.

RÉDACTION MATHIEU LE BLANC ET CHANTAL MANTHA | PHOTO ERIC DEMERS - FTQ | 30 SEPTEMBRE 2019