Éditorial

Un automne chargé

Un automne chargé

C’est un automne chargé qui se dessine à l’horizon pour l’APTS. Outre la 4e vague, qui maintiendra une pression indue sur le personnel professionnel et technique et qui obligera encore une fois notre réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) à faire des pieds et des mains pour maintenir l’offre de soins et de services dans ses missions qui ne sont pas concernées par la pandémie, nous serons de notre côté en pleine tournée d’assemblées générales spéciales afin de vous présenter l’offre globale que le gouvernement nous a soumise au début de l’été.

Mais d’autres événements viendront ponctuer notre vie syndicale et professionnelle. Tout d’abord, les élections fédérales qui ont été déclenchées le 15 août dernier et dont nous verrons la conclusion le 20 septembre. Pour l’APTS, la question des transferts fédéraux en santé est cruciale afin de faire baisser la pression qu’exerce le RSSS sur les finances publiques du Québec. Et, autre sujet cher à l’organisation, une grande partie des solutions pour amoindrir les impacts des changements climatiques se retrouvent entre les mains d’Ottawa.

Sur la scène provinciale, nous entrerons aussi en année préélectorale. Il risque d’y avoir de nombreuses annonces du gouvernement dans les diverses régions, dont certaines concerneront le RSSS. Que ce soit le développement d’un nouveau programme ou bien l’agrandissement d’un centre hospitalier, François Legault ne manquera aucune occasion de démontrer aux Québécois·es qu’il agit pour régler les divers problèmes auxquels ils et elles sont confronté·e·s.

La protection de la jeunesse occupera aussi une place centrale avec le dépôt attendu du projet de loi qui modifiera la Loi sur la protection de la jeunesse, un engagement que le ministre Carmant a pris à la suite de la publication du rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), présidée par Mme Régine Laurent. Ce sera aussi l’occasion pour la nouvelle directrice nationale de la protection de la jeunesse, Mme Catherine Lemay, de revoir les standards de pratique en centre jeunesse.

Toute la question du soutien à domicile (SAD) et de l’hébergement des personnes âgées et vulnérables sera au cœur de l’actualité avec la publication du plan d’action découlant de la Politique d’hébergement et de soins et services de longue durée, publié ce printemps par la ministre Marguerite Blais, et occupera une place importante dans les travaux de l’APTS. Pour, entre autres, faire le suivi de ce plan d’action, nous mettrons en place un comité consultatif sur le continuum de soins et de services aux personnes âgées. Dans la même veine, nous nous pencherons sur le volet national de gestion de la pandémie dans les CHSLD traité lors de l’enquête de la coroner Géhane Kamel sur les tragiques événements qui ont frappé ces établissements au printemps 2020.

Et il n’y a pas que dans les centres jeunesse que les listes d’attente ont explosé au cours des derniers mois. Que ce soit en santé mentale, dans le secteur de l’imagerie médicale ou celui de la radio-oncologie, pour n’en nommer que quelques-uns, la pandémie et le délestage des activités qui en a résulté ont entraîné une augmentation des délais pour avoir accès à ces services. Ces délais, soulignons-le, étaient déjà très importants avant la pandémie. Qui plus est, la pénurie de main-d’œuvre dans le RSSS et les problèmes d’attraction et de rétention du personnel n’aident en rien à diminuer la surcharge de travail qui repose sur vos épaules.

Au moment d’écrire ces lignes, le gouvernement Legault ne semble pas avoir de stratégie globale et précise pour régler ce problème et opte plutôt pour des mesures ponctuelles afin d’éteindre les feux qui se propagent un peu partout. Il ne peut pas gérer le réseau à coup de décrets gouvernementaux, en utilisant l’état d’urgence sanitaire pour faire fi de ses obligations. Il faut que l’ensemble des parties prenantes collaborent et profitent des expertises développées de part et d’autre. Au lieu de se tourner vers le secteur privé, le gouvernement doit discuter d’une part avec le ministère de la santé et des services sociaux et les dirigeant·e·s des établissements et, d’autre part, avec les personnes représentantes syndicales, les groupes communautaires, les ordres et les associations professionnel·le·s.

Ces organisations ont une expertise qu’il ne faut pas mettre de côté car nous avons tou·te·s le même objectif d’offrir des services de qualité à la population québécoise.

Rédaction Robert Comeau | 8 septembre 2021

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