La protection de la jeunesse, un projet de société

La protection de la jeunesse, un projet de société

Le 3 mai dernier, la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ) dévoilait le fruit de deux ans de travaux, de centaines de témoignages et d’innombrables heures d’analyse pour livrer un rapport historique ne proposant rien de moins que de faire de la protection et du développement des enfants un projet de société pour le Québec.

L’APTS a suivi ces travaux avec un vif intérêt, du début à la fin. Il s’agissait d’une occasion unique de faire entendre la voix et les propositions des intervenant·e·s, tant en première ligne qu’en protection de la jeunesse, pour améliorer les services offerts aux familles québécoises et mieux prendre soin de nos enfants. Il y a de quoi se réjouir en voyant l’ambitieuse feuille de route que proposent les commissaires. Le Québec est convié à un grand chantier afin que le mieux-être des enfants devienne véritablement une responsabilité partagée.

Un·e commissaire pour veiller sur la jeunesse

Le partage de cette responsabilité doit aussi s’accompagner d’une protection afin de garantir le respect des droits des enfants. En proposant la création d’un·e Commissaire au bien-être et aux droits des enfants, la CSDEPJ met en place un garde-fou essentiel pour éviter que l’on perde de vue la priorité qui doit être accordée à la prévention et à la protection des droits des enfants. Et en recommandant une institution qui bénéficierait de la même indépendance que la Vérificatrice générale du Québec, on met les enfants à l’abri de la joute partisane. C’était d’ailleurs l’une des principales recommandations de l’APTS dans son mémoire présenté l’an dernier à la CSDEPJ.

Ça prend tout le Québec pour élever un enfant

On connaît bien l’adage, ça prend tout un village pour élever un enfant. C’est autour de ce principe fondateur que toutes les parties prenantes de la société sont invitées à se réunir, en misant sur la concertation pour tisser les mailles de notre filet social aussi serrées que possible, afin de ne plus échapper des enfants que nous devions protéger. Du réseau public de santé et de services sociaux au milieu communautaire, en passant par les ressources de l’éducation et des services éducatifs à la petite enfance, tout le monde a son rôle à jouer dans cette courtepointe sociétale.

Faire confiance à l’expertise des intervenant·e·s

Parmi les éléments qui suscitent le plus la fierté de l’APTS dans ce rapport, il y a la confiance réitérée dans la compétence et l’expertise des intervenant·e·s qui œuvrent pour offrir des services aux tout-petits, aux enfants et aux adolescent·e·s du Québec. Les commissaires reconnaissent le rôle crucial qu’ils et elles jouent, mais aussi la nécessité de prendre soin et de protéger ces forces vives, de veiller à conserver leurs précieux talents dans notre réseau public et de mettre en place les conditions nécessaires pour attirer la relève dans ce secteur névralgique des services publics.

Le dévoilement du rapport de la CSDEPJ constitue le point culminant de plusieurs années de travaux et de représentations par les intervenant·e·s des services jeunesse, mais nous sommes encore loin de la ligne d’arrivée. C’est plutôt le début d’une nouvelle étape dans ce parcours. Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a déjà annoncé la préparation d’une réforme de la Loi sur la protection de la jeunesse qui devrait être déposée l’automne prochain à l’Assemblée nationale. L’APTS sera assurément de toutes les tribunes afin que cette réforme permette de placer véritablement les intérêts des enfants au cœur des priorités.

D’ici là, nous poursuivrons l’analyse du volumineux rapport de la CSDEPJ. Restez à l’affût, nous reviendrons après la pause estivale avec des articles portant sur l’importance d’un réinvestissement massif dans les services de première ligne, sur le rôle des intervenant·e·s en protection de la jeunesse ainsi que sur la charge de travail qui pèse sur ceux et celles qui ont le mandat de rendre le Québec digne de ses enfants.

Rédaction Maxime Clément | Collaboration Maxime Vallée-Landry | 4 juin 2021