Ensemble nous pouvons agir contre les mauvaises conditions de travail

Ensemble nous pouvons agir contre les mauvaises conditions de travail

Est-ce le mépris systémique de nos dirigeants envers un travail accompli majoritairement par des femmes qui explique le retard de plus de 20 % des salaires du personnel des réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux par rapport à ceux des autres organismes du secteur public, où les hommes sont majoritaires, et ce, malgré des niveaux de compétence comparables? Peut-être.

Est-ce à cause de notre faible rapport de force face au gouvernement en temps de négociation que nous ne réussissons pas à améliorer notre sort nous-mêmes? Malheureusement oui.

Interrogez mes collègues. Posez la question à la population. Tout le monde se prononcera en faveur de meilleures conditions de travail, de salaires plus élevés. Les raisons et les arguments abondent. Or, si vous nous demandez si nous croyons pouvoir les obtenir, les sourires s’effacent. Nous devons pourtant y croire et le démontrer au public.

Oui, nous avons à cœur notre travail, celui d’aider les gens, de leur prodiguer soins et services, d’émettre des résultats pour leurs épisodes de soins malgré un contexte d’appauvrissement et de dégradation de nos conditions de travail.

Aujourd’hui, c’est terminé.

Les travailleur·euse·s du réseau de la santé et des services sociaux sont une force tranquille, à l’image de l’eau.

Vaste et imperturbable au premier regard, occupée à assumer une fonction vitale, elle n’en demeure pas moins essentielle. Lorsqu’elle se met en mouvement toutefois, elle révèle une force capable de briser une roche. Elle façonne son environnement suivant les directions qu’elle emprunte : on a raison de la craindre quand elle menace de sortir de son lit. Nous la tenons tellement pour acquise que nous en oublions sa vraie valeur.

On peut penser à tort que notre alliance APTS-FIQ, regroupant plus de 132 000 personnes, joue contre nous : chaque 1 $ consenti par le gouvernement doit être multiplié, ce qui fait monter rapidement la facture.

Le vrai pouvoir syndical ne repose pas seulement entre les mains de nos porte-paroles aux tables de négociation.


Notre force est celle du nombre et se compose des milliers de mains qui, chaque jour, sont en première ligne pour offrir des soins de qualité.

Nous devons envoyer un message clair à nos exécutifs locaux. Nous sommes toutes et tous mobilisé·e·s et prêt·e·s à le démontrer. Quand viendra le temps de sortir − et il viendra − tous ceux et celles qui auront la force de manifester devront le faire. Alors seulement, le gouvernement verra son rapport de force s’affaiblir. Alors seulement, nos équipes de négociation·gagneront en confiance et en puissance.

La solution s’avère tellement simple que nous ne la voyons pas toujours… On ne nous marchera plus sur les pieds le jour où nous nous tiendrons ensemble, debout, pour de meilleures conditions.

Rédaction Cédric Villeneuve, technologiste médical et agent de liaison, CHU de Québec | PHOTO Jacques Lavallée | 15 janvier 2020

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